Occupes tes soirées avec… Community

A l’heure où j’écris ces lignes, Zach Braff a définitivement quitté le Sacré Coeur, Better Off Ted n’a toujours pas ressuscité, Ted Mosby n’a toujours pas rencontré la mère de ses enfants et The Big Bang Theory commence sérieusement à ressembler à une version 2011 de Friends. L’heure est donc grave.

Heureusement, en fouillant un peu, au hasard d’une discussion ou d’une émission (sur Nolife en l’occurrence), on découvre encore des pépites d’humour pour égailler ses longues soirées d’hiver. Et cette pépite, c’est Community.

La série débute avec l’arrivée au Greendale Community College de Jeff Winger. En cherchant à séduire la première jolie fille qui passe, il se retrouve coincé dans un groupe d’étude hétéroclite.

Bon, posé comme ça, le pitch est pas hyper flamboyant, nous sommes d’accord. Mais n’est-ce pas le cas de toutes les sitcom ? Sérieusement, celui de Friends c’est juste « une bande d’ami partage un salon (et un peu de fluides corporels à l’occasion) » et ça à fonctionné dix ans…

"Les années 90, bonjour !"

Là où Community innove, c’est en confrontant des personnages qui n’ont aucun lien, aucun antécédent, rien en commun. Leur mondes sont incompatibles, mais ils devront pourtant travailler ensemble (l’espagnol en théorie) pour réussir leur(s) année(s) :

  • Jeff est un ancien avocat rayé du barreau pour avoir contrefait son diplôme. Il est beau, cool, frimeur, tchatcheur, branleur…
  • Britta, en plus d’avoir un nom de philtre à eau, est une ancienne anarchiste, féministe et indépendante, essayant de reprendre sa vie en main.
  • Pierce est un vieux chef d’entreprise soixante-huitard en quête d’un nouveau sens à sa vie, complètement dépassé par ce qui l’entoure.
  • Annie est une jeune étudiante, un peu naive, un peu prude, sortant de désintox.
  • Troy est un ancien champion de foot, très sûr de lui, dont la carrière fut brisé par un accident…
  • Shirley est une mère divorcée, très chrétienne, reprenant ses études pour pouvoir créer son entreprise.
  • Enfin, Abed, étudiant en cinéma, est le geek ultime, obsédé par la pop culture (notamment The Breakfast Club).
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Ajoutez à ça un prof d’espagnol chinois tyrannique auto-surnommé El Tigre, un doyen obsédé par le politiquement correct et les « vraies » universités, une mascotte cauchemardesque et quelques autres personnages récurrents du même acabit et vous obtenez un grand, joli, et jouissif, n’importe quoi.

Community n’échappe pas à une certaine dose de bons sentiments et de moralisme (n’est pas South Park qui veut), mais l’humour rattrape le coup sur trois fronts majeurs : l’impertinence, l’humour geek et le grand n’importe quoi. L’impertinence, parce qu’avec des personnages si différents on a droit à un déluge de vannes sexuelles, racistes, sexistes, homophobes et/ou gay-friendly. L’humour geek car Community est bourré de références dans tous les sens, placées de façon plus ou moins évidentes mais toujours en rafale. Enfin, le grand n’importe quoi dans les dialogue et les situations hautement improbables : procès dans une piscine, billard avec port du short obligatoire, Battle Royal au paintball (un des meilleurs épisodes) , la mascotte…

Diffusée depuis 2009 aux États-Unis, cette série risque fort malheureusement de ne jamais être diffusée en France tant les références culturelles sont difficilement adaptables. Le principe de Community College (grosso modo, une fac de seconde zone) n’a aucun équivalent chez nous et seule une petite moitié des célébrités, des films, émissions ou séries cités ont traversé l’Atlantique sans encombre. Certes, c’est aussi le cas dans d’autres sitcom (Big Bang par exemple), mais si on pouvait éviter la catastrophe d’une adaptation française bâclée à la Comment je l’ai Rencontré, l’humanité toute entière en serait reconnaissante.

A l’heure où j’écris ces lignes, la série est entre la vie et la mort (la diffusion de la fin de la saison 3 a été repoussé sine die par NBC) et risque fort de rejoindre Better Off Ted au cimetière des bonne séries arrêtées trop tôt. Ceci dit, le cursus du groupe devait ne durer que trois ans et faire redoubler tout le monde aurait été que moyennement crédible. De plus, mieux vaut une bonne série dont on regrette l’arrêt qu’une bonne série dont on regrette le renouvellement (et elles sont tellement nombreuses).

Occupes tes soirées avec… Community

2 réflexions sur “Occupes tes soirées avec… Community

  1. Et j’accueille avec plaisir le nouvel admin/auteur ici monsieur *roulement de tambour* Le Gris *foule en délire* !

    Tous ceux qui ne connaissent pas cette série se doivent de se jeter dessus et passer leur Samedi soir comme des gros geek devant leur ordinateur !
    Les Frères Russo, qui était responsable de la merveilleuse série Arrested Development reprenne les rênes ici en tant que directeur exécutif et on sent une certain patte dans la façon de tourner qui ravira probablement les fans esseulés dont je fais partie.

    Un conseil absolu !

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